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Critères amoureux : quand on cherche une associée plutôt qu’une amoureuse

  • voiraudelahypnose
  • il y a 6 jours
  • 3 min de lecture

Choisir son partenaire : quand les critères amoureux remplacent l’élan du cœur


Il m’est arrivé il y a quelques jours d’écouter le témoignage d’un homme d’une trentaine d’années qui consultait un love coach. Il disait vouloir construire une relation stable et durable, mais la manière dont il l’exprimait m’a profondément frappée. Il ne parlait pas de sentiment, d’émotion ou de désir. Il parlait de couple comme on parle d’un projet. Son discours était structuré, presque managérial, comme s’il cherchait à choisir sa partenaire de vie de la même manière qu’on sélectionne un associé.

J’ai déjà entendu cela, souvent. Dans des speed dating, des échanges sur les applications de rencontre, ou dans mes accompagnements. Chez certains hommes, les critères amoureux ont pris le pas sur l’émotion. On cherche la compatibilité professionnelle, un rythme de vie “aligné”, une vision du travail équivalente. Tout devient filtre. Tout devient grille de sélection. Et dans ce tri préalable, la surprise disparaît.

Nous sommes entrés dans ce que la sociologue Eva Illouz appelle la « rationalisation du sentiment amoureux », où le choix de l’autre est de plus en plus guidé par des critères objectifs, presque professionnels.



couple au restaurant

Quand les critères amoureux deviennent des projections qui enferment l’autre

L’homme en question excluait clairement certains profils. Il ne voulait pas d’une fonctionnaire, persuadé qu’elle ne comprendrait pas son rythme d’entrepreneur. Cette manière de trier avant même de rencontrer illustre une tendance contemporaine : les critères amoureux deviennent parfois des prétextes rationnels utilisés pour justifier des préjugés.

On oublie qu’un métier ne dit rien d’une sensibilité, qu’un statut ne dit rien d’une intériorité, et qu’une profession ne résume jamais une personne.


Les femmes aussi voient leurs attentes évoluer

Pendant longtemps, les femmes ont fonctionné avec moins d’exigences. Non parce qu’elles manquaient d’ambition affective, mais parce qu’on les a socialisées à s’adapter. À composer. À accepter.

Aujourd’hui, l’usage massif des applications de rencontre transforme cette dynamique. Les femmes aussi se retrouvent projetées dans un univers où l’on choisit avant de rencontrer. Les critères amoureux s’imposent avant l’émotion. On évalue. On compare. On élimine.

Ces outils ont inversé l’ordre naturel des choses : autrefois, la rencontre précédait le critère. Désormais, le critère précède la rencontre.


femme qui regarde son telephone portable

L’effet des applications : présélection permanente et disparition de la surprise


Les applications ont introduit une mécanique simple, mais dévastatrice : la présélection. On balaie des profils comme on trierait des dossiers. On refuse en une seconde. On projette sur deux mots. Et la surprise, elle, perd son espace d’expression.

Et pourtant, l’amour surgit précisément là où on ne l’attend pas, avec quelqu’un qui contredit nos filtres et dépasse nos raisonnements.


Choisir son partenaire ou laisser venir la rencontre ?

Aimer, ce n’est pas aligner des conditions. Ce n’est pas appliquer des critères amoureux comme on remplirait une grille. Aimer, c’est vivre une rencontre.

Nous pouvons aimer quelqu’un qui ne coche aucune case. Nous pouvons être touchés par une personnalité atypique, une histoire de vie différente, une sensibilité que nos critères n’avaient pas anticipée.

L’exemple du chien l’illustre avec justesse. Nous pouvons aimer un chien disproportionné, craintif ou cabossé par la vie. Nous l’aimons pour ce qu’il éveille en nous, pas pour la façon dont il correspond à nos attentes.Pourquoi faudrait-il, avec les humains, enfermer l’amour dans une logique que nous n’appliquons même pas aux animaux ?


Derrière les critères amoureux : la peur de perdre le contrôle

Lorsque les hommes (et parfois les femmes) alignent leurs critères amoureux avec une précision presque professionnelle, ils disent souvent autre chose : leur peur. Peur d’être touché. Peur d’être déstabilisé. Peur d’aimer sans garantie.

Beaucoup ont appris à se protéger de l’amour en tentant de le contrôler. Mais l’amour n’est pas un plan. C’est une expérience vivante. Et les plus belles relations commencent souvent à l’endroit exact où nos critères s’effondrent.


Remettre de l’inattendu dans nos choix amoureux

Le témoignage de cet homme raconte quelque chose de très contemporain : des relations filtrées, rationalisées, anticipées. Des femmes et des hommes qui veulent choisir leur partenaire avant même de le rencontrer, grâce à une liste de critères amoureux.

Mais une relation ne se vit pas dans un tableau. Elle se découvre. Elle s’éprouve. Elle se traverse.

On croit se protéger en définissant trop. On se ferme, en réalité, à l’essentiel :ce qui nous touche, ce qui nous ouvre, ce qui nous transforme.


couple heureux au coucher du soleil

 
 
 

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