Faut-il attendre que l’autre veuille aussi quitter la relation?
- voiraudelahypnose
- 1 juil.
- 3 min de lecture
Il y a quelque temps, j’ai écouté le témoignage d’une femme qui a profondément résonné en moi — et en tant que coach relationnel, je sais à quel point elle n’est pas la seule dans ce cas. Elle avait une cinquantaine d’années. Cela faisait plusieurs années qu’elle ne se sentait plus "en amour" avec son mari. Elle avait même pris conscience que ce lien, qui avait eu du sens à une époque, ne la nourrissait plus.Mais malgré cette lucidité, elle n’arrivait pas à reprendre sa liberté après 25 ans.
Elle en avait parlé à son mari. Lui, sans nier les tensions ni l’éloignement, évitait le sujet. Il ne partageait pas la même lassitude — ou peut-être n’osait-il pas la nommer. Elle voyait bien, pourtant, qu’il n’était pas heureux lui non plus. Alors, elle a proposé une thérapie de couple. Il a accepté, sans grand enthousiasme. Et dans ce qu’elle raconte de la séance, quelque chose de très fort est monté à sa conscience :
Ce qu’elle aurait espéré, c’est qu’il en vienne lui-même à la conclusion qu’il fallait se séparer.
Alors faut-il attendre que l'autre veuille aussi quitter la relation ?

Ne pas vouloir être celle qui casse le couple
Ce que cette femme exprimait, avec beaucoup d’honnêteté, c’était le poids de la décision. Elle ne voulait pas être “celle qui détruit tout”, “celle qui abandonne”, “celle qui déçoit”. Même si les enfants sont grands. Même si le quotidien est devenu tiède, routinier, désinvesti. Même si la tendresse, la joie, les élans… ne sont plus là.
Elle respectait cet homme. Elle respectait leur passé commun. Leur famille. Et pourtant, elle n’arrivait pas à respecter ce qu’elle ressentait.
Comme si quitter la relation n’était justifié que dans l’urgence
Ce que ce témoignage révèle, c’est une idée très profondément ancrée :
Pour “avoir le droit” de partir, il faudrait qu’il y ait quelque chose de grave. De la violence. Une infidélité. Un événement indiscutable.Mais quand il n’y a “rien de grave”, seulement une perte de lien, de désir, de vitalité… alors on se tait.On essaie de se raisonner.On se dit : "C’est normal. C’est l’usure. Personne n’est parfaitement heureux."
Et pourtant, l’insatisfaction grandit, parfois pendant des années.
Le couple, une entité qu’on ne veut pas fracturer seule
Ce qui rend la décision si difficile, c’est aussi le regard des autres :
les enfants, même adultes, qui ne comprennent pas,
la famille, les amis, les collègues,
et surtout… le partenaire lui-même.
Quand l’autre ne veut pas partir, on culpabilise doublement. On a l’impression de trahir un engagement, de rompre un pacte qu’on a pourtant tenu pendant des années. Et alors… on attend. On attend que l’autre se lasse aussi. Qu’il ouvre les yeux. Ou qu’il dise : "Tu as raison, on ne peut plus continuer comme ça."
Mais ce moment ne vient pas toujours. Et plus on attend, plus on s’éloigne de soi-même.
Ce que j’ai vécu, ce que j’observe dans mes accompagnements
Dans mon livre L’enfer du décor, je raconte à quel point moi aussi, j’ai longtemps attendu. Attendu que ce soit "le bon moment". Attendu que ce soit lui qui prenne conscience de l'état de notre relation. Mais dans un couple où les besoins de l’un sont niés ou ignorés, cette attente devient un enfermement.
Aujourd’hui, en tant que coach relationnel spécialisée dans les relations dysfonctionnelles et les schémas de dépendance affective, je vois beaucoup de femmes dans ce cas :
Elles ne sont pas maltraitées mais elles ne sont plus vivantes et elles n’osent pas s’en aller. Parce que partir, c’est briser l’image du couple. C’est “choisir” de faire mal. C’est prendre toute la responsabilité.
Et pourtant… il n’y a pas d’âge pour s’écouter
Non, ce n’est pas être égoïste. Non, ce n’est pas être “lâche”.
C’est faire preuve de maturité émotionnelle que de reconnaître quand un lien n’est plus nourrissant pour personne.
Et parfois, il faut être celle — ou celui — qui ose dire stop.Non pas parce qu’on ne respecte pas l’autre,mais parce qu’on se respecte enfin soi-même.
Pour aller plus loin
Si vous vous reconnaissez dans ce témoignage, dans ces doutes, dans cette ambivalence…Sachez que vous n’êtes pas seule.
👉 Sur ce blog, je partage des articles pour vous aider à comprendre ce que vous ressentez, à mettre des mots sur ce que vous traversez.👉 Mon pdcast anatomie des relations explore ces thèmes de manière plus intime le lien.👉 Et si vous ressentez le besoin d’un accompagnement personnalisé, vous pouvez découvrir mes offres sur mon site voiraudela
Parce qu’on ne quitte pas un couple comme on claque une porte.Mais on peut se relever d’un lien qui nous endort, et choisir de se réveiller à soi-même.
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