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Les séquelles d’une relation toxique : quand le corps et le cœur n’oublient pas

  • voiraudelahypnose
  • 9 oct.
  • 5 min de lecture

(Article de Sandrine de Soléa – Anatomie des relations)


Certaines blessures ne se voient pas. Elles n’ont pas de pansement, pas de bleu apparent, mais elles continuent de serrer le cœur, d’empêcher de respirer librement. Elles s’impriment dans le corps, dans le sommeil, dans la peau. Et souvent, on ne comprend pas tout de suite que ces séquelles viennent d’une relation — parce que la violence vécue n’avait pas de cris, pas de coups… ou pas au début.

Au début, il y avait l’illusion.Les gestes attentionnés, les petits week-ends, les regards pleins de promesses.Puis, lentement, insidieusement, tout s’est inversé. Ce qui semblait de l’amour s’est transformé en domination. Et un jour, on réalise qu’on ne vit plus, on survit. Le corps et l’esprit fonctionnent en mode alerte permanente.

femme pensive après sequelles de relation toxique

 Le doute : quand le poison se glisse dans la pensée


C’est souvent la première séquelle. L’autre a su si bien inverser les rôles que tout devient confus. On en vient à se demander : “Et si c’était moi qui voyais mal, qui exagérais ?”

Le gaslighting laisse des traces bien après la séparation. On continue à douter de soi dans les situations les plus simples. Une femme m’a confié qu’elle relisait chaque SMS avant de l’envoyer, même à ses amies, par peur d’être mal comprise. Son cerveau avait été entraîné à s’autocensurer pour éviter le conflit.


L’hypervigilance : le corps reste en guerre


Le corps, lui, n’oublie rien. Même lorsque la relation est terminée, il reste programmé pour détecter le danger.Une porte qui claque, un ton sec, un silence un peu trop long… et tout se resserre à l’intérieur.

Je me souviens qu’après la séparation, pendant près d’un an, mon corps se crispait instantanément dès que j’entendais le même bruit de moteur que celui du scooter de mon ex. Je pouvais être paisible, concentrée sur autre chose, et soudain sentir mes épaules se figer, ma respiration se bloquer.Ce n’était pas de la peur consciente, mais un réflexe du corps. Une alarme restée branchée, même quand le danger n’existait plus.

Certaines femmes me parlent de tensions permanentes, de mâchoires serrées la nuit, de douleurs diffuses qu’aucun examen médical n’explique. Ce n’est pas “dans la tête”. C’est une trace laissée dans le système nerveux par la peur chronique.



thérapie pour stress post traumatique

Le corps utilisé, la honte imposée


Beaucoup de femmes ont été réduites à un rôle d’objet sans même s’en rendre compte au départ. Le compagnon “parfait”, celui qui devinait les désirs, qui préparait les surprises, savait exactement comment séduire.Puis, insensiblement, la tendresse a disparu. Les rapports sont devenus mécaniques, imposés, parfois humiliants. Et le corps s’est mis à parler : douleurs, sécheresses, nausées, aversions soudaines.

Elles se forçaient pour “préserver le couple”, pour ne pas déclencher la colère ou la froideur de l’autre. Jusqu’au jour où leur propre corps a dit stop. Certaines ont développé des infections à répétition, d’autres des troubles gynécologiques, des insomnies, une sensation de dégoût de soi. Ce ne sont pas des coïncidences : c’est ce que fait le corps quand il a été contraint trop longtemps à se taire.


La trahison, le vide et la dévalorisation


Certaines ont tout donné, cru en l’amour, et ont été remplacées du jour au lendemain. Pas de discussion, pas d’explication : juste un vide brutal. Souvent, l’autre avait déjà trouvé sa nouvelle proie. Et dans ce moment d’abandon, il affiche son bonheur sur les réseaux, pendant que l’ancienne compagne se débat avec la honte, la colère, l’incompréhension.

Il faut nommer cela : c’est de la cruauté émotionnelle. Une stratégie de domination, destinée à anéantir ce qui restait de confiance en soi.


L’isolement et la perte de repères


Les personnes toxiques savent créer le vide autour de leur partenaire. Elles l’éloignent subtilement de ses amis, de sa famille, jusqu’à ce qu’elle ne parle plus à personne. Puis elles la dévalorisent dans l’intimité, tout en se montrant charmantes en public. Ainsi, la victime finit par douter d’elle-même, et ceux qui la voient de l’extérieur doutent aussi. C’est une double peine : être détruite, puis ne pas être crue.


 L’anesthésie émotionnelle


Après une telle relation, certaines femmes ne ressentent plus rien. Elles sourient, elles travaillent, elles avancent — mais à l’intérieur, tout est gelé. C’est un mécanisme de survie : le cerveau coupe l’accès à la douleur pour continuer à fonctionner. Mais ce gel émotionnel empêche aussi la joie, la spontanéité, l’amour de renaître.


Retrouver la sécurité intérieure après une relation toxique


La reconstruction, après les séquelles d’une relation toxique, ne consiste pas à effacer le passé, mais à rétablir un sentiment de sécurité. Le corps doit réapprendre qu’il n’est plus en danger, que la vigilance permanente n’est plus nécessaire. Cela demande du temps, de la douceur et souvent un accompagnement pour réapprivoiser le calme, la confiance, le silence.

Les approches thérapeutiques centrées sur le corps — comme l’hypnose, la respiration consciente ou le shiatsu — aident à désamorcer le stress post-traumatique qui persiste après une relation d’emprise. Elles permettent peu à peu de reconnecter la tête, le cœur et le corps, là où tout avait été dissocié.


Reconnaître les séquelles d’une relation toxique n’est pas se victimiser


Mettre des mots sur ce que l’on a vécu, c’est rendre à la réalité sa juste place. Ce n’est pas entretenir la douleur, ni “rester dans le passé”. C’est le contraire : c’est s’autoriser à voir clair pour pouvoir avancer.

Beaucoup de femmes culpabilisent d’évoquer leur histoire, par peur qu’on les juge “fragiles” ou “rancunières”. Pourtant, reconnaître la blessure est un acte de courage et de lucidité. C’est le premier pas vers la guérison, celui qui permet de transformer le trauma en connaissance de soi.


Revenir à Soi


Connaître les séquelles d’une relation toxique, c’est cesser de minimiser. C’est accepter que oui, ce que vous avez vécu était violent, même sans coups, même sans cris. Et que non, ce n’est pas vous qui êtes “trop sensible”, “trop fragile” ou “trop compliquée”.

Vous avez été traversée. Mais vous pouvez redevenir traversante. C’est tout le sens de l’accompagnement que je propose : remettre de la conscience, du souffle et de la douceur là où il n’y avait plus que de la survie.

📩 Je propose des accompagnements individuels à distance, dans un cadre bienveillant et confidentiel.➡️ Me contacter ici: Contact


Pour aller plus loin


  • 🎙️ Podcast – Anatomie des relations Écouter sur Spotify | Regarder sur YouTube

  • 📘 Mon livre – L’Enfer du décor Le récit d’une relation toxique racontée de l’intérieur, et la reconstruction qui s’en suit. Disponible sur Amazon: ici


À propos de l’auteure


Sandrine de Soléa est coach relationnel, praticienne en hypnose et autrice de L’Enfer du décor.


Elle accompagne les femmes et les hommes à sortir de relations toxiques, à comprendre leurs schémas affectifs et à retrouver leur autonomie émotionnelle.


À travers son blog, son podcast Anatomie des relations et sa chaîne YouTube, elle partage une approche lucide et bienveillante de la reconstruction intérieure.

 
 
 

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